Les propositions du Mouvement démocrate pour l’Europe

La compilation de toutes les propositions du Mouvement démocrate pour l’Europe — et il y en a ! À faire tourner !

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Merci de lier directement à cette page plutôt que de la recopier, car elle est régulièrement mise à jour avec les dernières déclarations des candidats.

Les propositions consignées ici sont issues des différents documents disponibles en ligne, des interventions des candidats prononcées dans les Conventions thématiques, des discours de François Bayrou ou des interventions dans les médias.

Veille effectuée par Karim-Pierre Maalej pour le Mouvement Européen – France.

Dernière mise à jour : 1er juin 2009

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Les grands groupes politiques au Parlement européen

Quel est l’équilibre des forces actuel au Parlement européen ? Quelles sont les factions politiques représentées, et leurs enjeux pour ces élections ? État des lieux pour quelques grands groupes parlementaires.

PPE-DE (Parti Populaire Européen et Démocrates Européens)

Actuellement le principal groupe représenté au Parlement européen (287 députés), le PPE-DE est aussi la famille politique à laquelle se rattache le Président de la Commission, José Manuel Barroso, ainsi que dix Premiers Ministres de l’Union. Ce grand groupe de centre-droit est cependant menacé d’éclatement par la volonté des conservateurs britanniques, tchèques et polonais de quitter cette coalition après les élections de juin, et de fonder un parti conservateur européen indépendant. Entre le soutien souvent tiède apporté à Barroso et les tiraillements de l’aile conservatrice, le grand défi du PPE-DE est de se reconstruire rapidement une identité et un programme.

PSE (Parti Socialiste Européen)

Le deuxième groupe du Parlement européen (217 députés) réunit des socialistes, des sociaux-démocrates et des travaillistes autour d’un programme commun, représenté par le Manifesto adopté à Madrid en décembre dernier. Le PSE voit dans la crise financière et économique actuelle le résultat des idées néolibérales défendues par le centre-droit européen, et compte bien profiter des élections européennes pour sanctionner ces politiques, et à la faveur de la probable fragmentation du PPE, tenter de devenir le plus grand groupe du Parlement. Cependant, malgré cette posture électorale, le PSE n’a pas proposé d’alternative claire à la candidature de Barroso à la Commission et envisage toujours de reconduire son entente traditionnelle avec le PPE-DE.

ADLE (Alliance des Démocrates et Libéraux pour l’Europe)

L’ADLE, troisième groupe en nombre au Parlement européen avec 101 députés, est une simple alliance parlementaire entre le Parti Démocrate Européen (PDE, 16 députés) et le parti des Libéraux, Démocrates et Réformateurs Européens (ELDR, 81 députés), conclue en 2004. ELDR rassemblait à l’origine des partis authentiquement libéraux, mais au fil des ans, quelques partis d’idéologie différente (démocrates, radicaux…) l’ont rejoint pour des raisons essentiellement de positionnement politique. Lorsqu’en 2004, François Bayrou et Francesco Rutelli fondent le PDE, ils souhaitent en faire une formation autonome et choisissent de tracer une nouvelle voie. Cependant, la force numérique de leurs troupes ne leur permet pas de prétendre à un groupe autonome et ils concluent un accord en dix points avec ELDR pour fonder un groupe commun au Parlement européen, appelé ADLE.

Le PDE a pris fortement position contre la candidature de José Manuel Barroso. ELDR s’est également élevé contre le bilan du président sortant mais semble s’être résigné.

La question qui se pose pour l’avenir de ce groupe dépendra du choix que fera le Parti Démocrate Européen de prolonger ou non son alliance avec les Libéraux. S’il réussit à rassembler en son sein les partis qui partagent ses idées, du cdH belge (actuellement au PPE) au Partito Democratico italien (actuellement tiraillé entre le PDE et le PSE) en passant par les Démocrates néerlandais et polonais (actuellement membres d’ELDR), il peut avoir envie de constituer son propre groupe parlementaire. Une autre possibilité pourrait être de changer ou de compléter cette alliance en se rapprochant d’autres partis comme les Verts et/ou l’ALE (voir ci-dessous). Les Démocrates italiens ont de leur côté émis le souhait de constituer un groupe commun avec les Socialistes, ce qui leur éviterait de choisir.

Verts/ALE (Parti vert européen – Alliance libre européenne)

Ici aussi, le groupe parlementaire (42 sièges) est une alliance entre deux partis distincts, l’un rassemblant les Verts des différentes nationalités (35 députés), et l’autre regroupant une trentaine de partis régionalistes d’une dizaine de pays (6 députés). Le Parti Vert Européen fut le premier parti à se constituer en véritable parti européen, et il fut également le premier en 2004 à faire une campagne commune dans toute l’Union.

Comptant rééditer cette performance cette année, ils seront néanmoins rattrapés par les logiques nationales qui ont pris le dessus dans certains pays tels que la France (où les Verts se sont alliés à d’autres partenaires comme le mouvement de José Bové, peu connu pour son fédéralisme) et l’Allemagne (où les élections fédérales et régionales qui auront lieu en même temps imposeront une campagne nationale).

Un autre défi auquel seront confrontés les Verts est la diminution attendue de leurs effectifs, suite à un repli électoral plus ou moins grand en Europe occidentale et au manque de percée en Europe orientale conjugués à la réduction du nombre total de sièges de députés (de 785 à 732) : le danger de tomber sous la barre des 20 députés, seuil nécessaire pour créer un groupe, est réel. Une telle hypothèse pourrait conduire les deux partis alliés à envisager de conclure d’autres alliances. Dans un tel cas, la question se poserait de savoir vers qui ils se tourneraient : des partenaires aussi différents que les Libéraux, les Démocrates et la Gauche radicale semblent tous compatibles sur différents points avec les Verts et/ou l’ALE.

Chez les eurosceptiques

Il existe aujourd’hui deux groupes classés comme eurosceptiques, et il n’est pas facile de savoir ce qui distingue Indépendance et Démocratie (23 députés) de l’Union pour l’Europe des Nations (44 députés). D’ailleurs, les mouvements de l’un à l’autre et de l’autre à l’un n’ont pas manqué de se produire au fil des ans (pendant cette mandature par exemple, la Ligue des familles polonaise s’est illustrée par ses hésitations entre les deux groupes). Il se pourrait cependant que la prochaine législature voie des changements importants intervenir dans cette famille à la faveur des éléments suivants :

  • d’une part, plusieurs partis ont manifesté leur malaise d’être membres de l’UEN : l’Alleanza nazionale italienne (8 députés), bien qu’historiquement post-fasciste, est aujourd’hui composée de conservateurs europhiles, et pourrait rejoindre le PPE ; de la même façon, Fianna Fáil (4 députés), parti centriste qui a soutenu la constitution européenne, a manifesté son souhait de rejoindre ELDR dès cette année ; enfin, la Lega Nord (4 députés), parti régionaliste qui a d’ailleurs autrefois fait partie de l’ALE, souhaiterait se rapprocher d’autres partis régionalistes ;
  • d’autre part, le mouvement Libertas du milliardaire Declan Ganley, porté par la vague du NON au référendum irlandais sur le Traité de Lisbonne, est décidé à devenir un vrai parti européen ; dans cette perspective, il n’a pas ménagé ses efforts pour rassembler sous sa bannière le maximum de mouvements eurosceptiques et vise à être présent dans l’ensemble des pays de l’Union : ainsi, ont déjà répondu à l’appel le tristement célèbre président tchèque Vaclav Klaus et, en France, ce sont le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers et le parti Chasse, Pêche, Nature et Traditions qui se présenteront sous ces nouvelles couleurs.

Ces deux faits conjugués conduisent à envisager la dissolution des deux groupes souverainistes actuels concourramment au départ d’Alleanza nazionale et de Fianna Fail et à la création d’un groupe Libertas. La question qui se pose est de savoir ce que feront les partis eurosceptiques qui ne se reconnaissent pas sous la bannière Libertas : siéger parmi les indépendants ? constituer un groupe indépendant, à supposer qu’ils aient suffisamment d’élus ? se rapprocher des nationalistes pour ressusciter le défunt groupe Identités, Traditions, Souveraineté avec Bruno Gollnisch et Alessandra Mussolini ? Réponse en juin prochain.

Article écrit en collaboration avec Maël Donoso.

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Nouvelles frontières

Les Verts ont beau proclamer leur autonomie, ils n’arrêtent pas de dire à qui veut l’entendre qu’ils ne peuvent rien sans le PS, et toute leur ambition aux européennes c’est de faire un score pour peser dans les négociations… Du côté du PRG pareil, on tient à son autonomie mais on se range bien derrière le PS comme des petits soldats. Quant au PCF s’il regarde avec inquiétude le PS c’est surtout qu’il n’est rien sans eux. Et tous de se lamenter que le PS soit bloqué. C’est complètement hallucinant de se mettre à ce point dans une dépendance totale. Encore pour le PCF ça se comprend, y’a plus aucune légitimité populaire. Mais pour les Verts, c’est déshonorant.

Certains donnent l’UMP en exemple, prétendant qu’ils ont unifié la droite. En réalité, l’UMP est un nouveau mouvement, qui ne correspond en rien à ce qu’était le RPR, ni à ce qu’était l’UDF. C’est un parti nouveau, qui propose une réponse nouvelle à un monde nouveau. Le même phénomène a eu lieu du côté du MoDem, qui est probablement de manière plus flagrante encore une offre politique nouvelle. Ceux qui regrettent que le MoDem ne soit plus l’UDF ont raison de dresser ce constat, mais à mon sens tort de le regretter. On ne peut pas continuer à proposer pour les années 2010 un schéma adapté au monde des années 1970 !

C’est pour cela que je suis convaincu que la démarche de l’UMP, du MoDem et du nouveau parti anticapitaliste sont pertinentes (indépendamment de ce que je pense de leur pertinence pour la France et l’Europe), alors que celles du Nouveau Centre, du PS et du PCF sont voués à l’échec. Il suffit d’ailleurs de regarder les partis : lesquels ont le vent en poupe ? lesquels sont en crise ?

Le monde a changé, et le monde politique est en train de changer aussi. Les partis doivent s’adapter ou disparaître. Le PS n’aura pas vraiment le choix : soit il lancera une rénovation idéologique de profondeur, soit il dépérira. Une troisième hypothèse est possible, mais ce serait la pire : que, par un improbable concours de circonstances, il revienne au pouvoir dans l’état où il est, incapable de gouverner car sans aucun repère idéologique. Il ne suffit pas de sauter sur sa chaise en criant « gauche, gauche », quand on n’est même pas capable de définir ce que ce mot signifie.

Lorsque j’affirme que les mots de droite, gauche ou centre sont dépassés, je ne veux pas dire qu’il n’y a plus vraiment de différence de valeurs ou de projets entre les différents partis. Tout au contraire, je crois que ces repères vont faire toute la différence et je suis convaincu que les clivages vont s’affirmer encore dans les années qui viennent. Simplement, ces clivages sont complètement différents de ceux qui existaient dans les années 1970.

Je ne suis pas d’accord quand certains disent que la gauche et la droite c’est pareil. C’est fallacieux, car ça laisse entendre que les politiques portées par les différents partis sont semblables. En réalité, c’est l’utilisation même de ces mots qui est porteur de confusion. Ils sont vides de sens, car ce qu’ils recouvrent ne correspond plus à des clivages idéologiques. Les clivages sont ailleurs. Parler en termes de droite et de gauche aujourd’hui, c’est masquer la réalité sociologique et politique. C’est jouer au football sur un terrain de rugby.

Étonnez-vous après ça qu’on ne s’y retrouve plus à essayer de décrypter les alliances des uns et des autres, à analyser pourquoi il y a tellement de gens qui traversent les frontières autrefois structurantes de la droite et de la gauche, pourquoi les ouvriers votent Sarko avec les financiers et les retraités, ou pourquoi les bourgeois votent PS avec les fonctionnaires et les étudiants. C’est tout simplement parce que les cartes ne sont pas à jour ! Les contours se sont redessinés, les frontières se sont déplacées et on utilise toujours une carte du XIXe siècle pour analyser la situation du monde du XXe siècle, on se retranche toujours derrière sa ligne Maginot au lieu de moderniser ses avions.

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Tribulations politiques d’un jeune citoyen

« Tu savais maman que les Verts étaient à l’extrême-gauche ?
— Ah bah je voterai sûrement pas pour eux alors !
— Mais non, je voulais juste dire qu’ils siègent à l’extrême-gauche au Parlement, parce qu’on ne sait pas où les mettre !
— Ah, d’accord. Je réfléchirai…
— C’est important, tu sais… il faut voter Verts ! »

Ça devait être vers 1993 ou 1994. En 1992 déjà, à l’âge de 12 ans, j’avais fait campagne à mon échelle pour le Oui au traité de Maastricht. Mais mon premier amour politique, ce furent les Verts, et même si en 1995 j’avais préféré soutenir Lionel Jospin (souvenez-vous, le candidat du vrai changement), dès que j’ai eu l’âge de voter ce fut un bulletin vert que je mis dans l’urne : celui de Marie-Christine Blandin pour les régionales de 1998. Ma grand-mère, chez qui je vivais à l’époque, un temps séduite par le candidat anti-impôts, et qui votait généralement à droite, finit par voter Verts suite à mes arguments. Aux européennes de 1999, c’est avec une grande satisfaction que je donnais ma voix à la liste de Daniel Cohn-Bendit. Enfin aux municipales de 2001, les Verts faisant à Strasbourg liste commune avec le PS, j’ai voté pour Catherine Trautmann.

J’ai commencé à me rendre compte de la gauchisation de plus en plus prononcée des Verts à l’occasion de la présidentielle de 2002 : les deux candidats en lice pour l’investiture, Alain Lipietz et Noël Mamère, étaient assez marqués à gauche, pour ce que j’en savais. Je crois que j’ai quand même voté Vert à cette élection, à moins que ce soit Lionel Jospin, dont j’étais content du bilan (et dont le programme n’était « pas socialiste »), qui ait recueilli mon suffrage. C’est l’une des rares élections pour lesquelles je ne me souviens pas de mon vote, ce qui est significatif de son intérêt, mais je crois que beaucoup de monde à l’époque trouvait cette élection assez nulle (bien sûr au deuxième tour, j’ai voté Chirac comme tout le monde). Dans les mois qui ont suivi, les gesticulations outrancières de Noël Mamère, symptômatiques de la dérive des Verts, commençaient à me gêner de plus en plus. Autrefois les Verts faisaient alliance avec la gauche, parce que la droite avait un projet incompatible avec l’écologie, mais ils refusaient absolument d’être étiquetés à gauche. C’était l’époque où on entendait des choses intéressantes : « Il y a la droite. Il y a la gauche. Et puis il y a l’écologie politique, qui est un projet totalement nouveau ». On n’entendait plus ce genre de choses en 2002. Quand on voit qu’aujourd’hui Baupin verse dans la surenchère et reprend à son compte le « 100% à gauche » de Besancenot… c’est triste.

Alors en 2004, je n’ai pas souhaité voter pour les Verts. Aux régionales, j’ai voté Waechter. Au premier tour des cantonales, c’est Jacques Bon qui a eu ma voix… il était étiqueté UDF. Certes, au second tour, entre la candidate Verte et le candidat PS, j’ai quand même voté Vert. Mais au premier tour, j’avais voulu symboliquement marquer mon soutien à une UDF détachée de la droite. Enfin, quelques mois plus tard, pour les européennes… j’ai apprécié la campagne paneuropéenne des Verts, mais j’ai choisi Nathalie Griesbeck ! J’avais comme un pressentiment que le souffle, il était là désormais. Et je n’ai vraiment pas regretté mon vote quand j’ai vu que François Bayrou quittait le PPE et créait avec le centre-gauche italien un nouveau parti pro-européen au-delà des clivages. Hourra ! Et c’était l’Europe qui allait faire émerger cette nouvelle façon de faire de la politique !

J’étais comblé. Si cela avait été possible, j’aurais adhéré immédiatement au Parti démocrate européen. Mais adhérer à l’UDF ? Je ne pouvais pas, elle restait encore trop affiliée à la droite. Les Verts ? Je ne pouvais plus. Trop de divergences désormais. Je ne voulais pas fermer la porte, je me disais, peut-être un jour… Le PS ? Pour ça, il faudrait qu’ils se décident entre le marxisme et la social-démocratie. Alors j’ai continué sans carte. Et j’ai observé avec intérêt l’UDF s’éloigner lentement de la droite sous l’impulsion de François Bayrou.

En 2005, bien sûr, le fameux référendum. J’ai fait campagne tout seul, sur internet, intervenant sur un nombre de blogs impressionnant, rédigeant des tracts, militant sur les forums, écrivant à Chouard (que je pensais sincère à l’époque) pour lui expliquer mon point de vue (il ne m’a jamais répondu)… l’UDF a fait une campagne assez médiocre, le PS n’en parlons même pas, et à l’UMP Chirac, Raffarin et Sarkozy se sont flingué le scrutin avec la complicité de Barroso (« The yes needs the no to win against the no »). Quels nuls ! Y’avait que les Verts pour réussir une vraie campagne européenne, avec Monica Frassoni, Daniel Cohn-Bendit et tous les autres. Ça m’aurait presque réconcilié avec eux, tiens. Mais non, décidément, les Verts français préféraient se complaire dans leurs gesticulations plutôt que de s’engager dans la modernité européenne.

Et puis vint le temps de penser aux présidentielles, qui promettaient d’être aussi médiocres qu’en 2002. Sauf que…

D’abord, il y a eu Ségolène. Un petit vent de fraîcheur. Pour la première fois, j’ai eu envie de rejoindre le PS. J’avais même ma carte bleue dans la main pour régler mon adhésion à 20€ quand je suis tombé sur une vidéo populiste où le PS caricaturait la droite sous forme d’un karcher nettoyant le code du travail. Une vidéo comme ça en page d’accueil du site officiel ! Douche froide. C’est ça que les socialistes ont à offrir ? J’ai une autre idée de la politique. J’ai rangé ma carte bleue, bien décidé à y réfléchir à deux fois avant de m’engager. Quant aux Verts, bah… ça n’allait décidément pas en s’arrangeant. Alors je suis encore resté loin des partis.

Et puis un jour de janvier 2007, j’ai voulu en savoir un peu plus sur ce mouvement qui m’intriguait depuis quelque temps, celui de François Bayrou : je me suis rendu à une petite réunion des Jeunes UDF, pour voir un peu ce qu’ils avaient à dire. Et j’en suis ressorti séduit : le dialogue droite-gauche qu’ils revendiquaient n’était pas qu’une posture électorale, il était réel. Du côté du PS, je suis allé aux meetings de Royal. Mais je me sentais désormais mal à l’aise : autorité, nation, armée… ça sentait mauvais. Je déchantais beaucoup. En plus elle était nulle. On s’ennuyait à ses meetings, heureusement qu’il y avait Delanoë pour redonner des couleurs. À l’inverse, Bayrou me séduisait de plus en plus. Lorsque je suis allé au grand meeting de Royal à Villepinte, j’avais quasiment déjà choisi mon camp : ce serait Bayrou. Je défendais déjà son projet un peu partout sur internet. J’ai quand même agité un drapeau Ségolène, mais c’était surtout pour les beaux yeux d’une jeune socialiste qui me l’avait demandé. Et plus Ségolène Royal parlait, plus je voulais rejoindre François Bayrou.

Eh ben c’est ce que j’ai fait : après cet épisode, je me suis résolument engagé dans la campagne du Béarnais. J’ai eu la certitude qu’il était le bon choix pour la France quand je l’ai rencontré. Il avait cette assurance, cette sérénité, cette vision, cette carrure d’un président de la République. Sa posture m’avait attiré, son programme m’avait convaincu, maintenant sa personnalité me séduisait. Il s’en est fallu de peu que la majorité des Français me rejoignent sur ce choix. Mais cet échec, car malgré le score c’était un échec, n’allait-il pas faire revenir l’UDF vers la droite, par un vieux réflexe de repli ? Je ne pouvais pas les rejoindre sans un signe clair d’indépendance.

Et ce signe de renouveau, que j’avais tant attendu des Verts, tant désespéré de voir arriver, il est venu de François Bayrou. Fini l’UDF, on allait fonder un mouvement nouveau, un grand mouvement démocrate, au-delà des clivages traditionnels. C’est un grand sacrifice que d’accepter un tel changement : ce n’est pas une simple nouvelle dénomination, c’est un vrai nouveau mouvement qui est lancé. Et l’UDF s’est lancée dans cette aventure, en a payé lourdement le prix. C’est un gage d’engagement comme aucun autre parti n’a su en donner. Alors je me suis engagé moi aussi. J’ai rejoint le Mouvement démocrate.

Et plus le Mouvement démocrate construisait son projet, plus je me suis senti à l’aise dans cette famille. Chacune des interventions de François Bayrou m’a progressivement renforcé dans mon appartenance à ce mouvement. La symbiose des convictions écologistes et des valeurs sociales chrétiennes a fait de ce parti l’incarnation même de mon sentiment politique. Je ne sais pas quel sera notre avenir en tant que parti, mais je suis intimement convaincu que nos idées sont celles dont notre pays, notre continent, notre monde a instamment besoin, et qu’elles seront nécessairement appelées à gouverner dans un avenir proche.

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